Depuis une dizaine d’années, le Vietnam est devenu le " Nouvel Atelier du Monde " et ce, grâce à ses nombreux atouts : population jeune et dynamique, coût de la main-d'œuvre compétitif, localisation géographique, forte intégration dans le commerce international etc. En matière de sourcing, le Vietnam possède des pôles régionaux et sectoriels qui représentent des intérêts pour les entreprises françaises et c’est ce dont Hien TRAN VAN, Directeur du Bureau de Représentation du CIC au Vietnam va nous parler dans cet article.

La situation économique du pays

Le Vietnam continue de jouir d'une situation économique favorable, soutenue par des fondamentaux solides. Avec une croissance du PIB en constante progression, passant de 2,57 % en 2021 à 8,02 % en 2022 ( malgré l’impact négatif du Covid ) et une prévision de 7,25 % en 2023, le pays affiche une dynamique économique enviable. De plus, le Vietnam se positionne de plus en plus dans la chaîne de valeur mondiale, ce qui lui permet de tirer profit de son intégration croissante dans l'économie mondiale. L'endettement public reste limité, ne représentant que 41 % du PIB, ce qui contribue à maintenir la stabilité financière du pays. Parallèlement, l'inflation est maîtrisée, offrant un environnement économique propice aux investissements. Le secteur privé vietnamien se révèle extrêmement dynamique, stimulant la croissance et l'innovation. De plus, le Vietnam bénéficie du contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, ce qui lui offre de nouvelles opportunités de positionnement sur la scène internationale. Avec une population jeune et nombreuse, le pays dispose d'un vaste réservoir de main-d'œuvre, renforçant sa compétitivité économique. Enfin, le taux de chômage est en baisse, témoignant de la résilience du marché du travail vietnamien. Dans l'ensemble, le Vietnam se profile comme un acteur économique majeur de la région, offrant des perspectives prometteuses pour le développement futur.


Les points forts du Vietnam

Le Vietnam présente plusieurs points forts qui contribuent à son développement économique. Tout d'abord, le pays dispose d'un vaste réservoir de main-d'œuvre avec des coûts salariaux relativement faibles, ce qui le rend attractif pour les investissements et la délocalisation d'entreprises. De plus, le niveau d'éducation au Vietnam est en constante amélioration, offrant ainsi une main-d'œuvre de plus en plus qualifiée et compétitive. Le pays s'engage dans une stratégie de montée en gamme de son industrie, cherchant à se positionner sur des segments à plus forte valeur ajoutée. Cette orientation permet au Vietnam de diversifier ses activités économiques et de se tourner vers des secteurs plus innovants et technologiques. Le Vietnam bénéficie également de ressources agricoles importantes, telles que le café et le riz ( 2eme exportateur mondial ), qui contribuent à son développement économique et à ses exportations. Par ailleurs, le Vietnam affiche une ouverture à l'économie mondiale, multipliant les accords commerciaux avec d'autres pays. Cette ouverture favorise les échanges internationaux et renforce la position du Vietnam sur la scène mondiale.


Les défis rencontrés

Cependant, malgré ces points forts, le pays doit également faire face à certains défis. La complexité des processus d'approbation pour les grands projets constitue un frein potentiel à l'investissement et à la réalisation de projets d'envergure. De plus, bien que des efforts aient été faits pour améliorer la transparence des données financières, il reste encore des améliorations à apporter dans ce domaine. Les lourdeurs administratives sont également un point faible, entraînant parfois des retards et des difficultés pour les entreprises. Enfin, le Vietnam souffre de lacunes en termes d'infrastructures, notamment dans les domaines des transports et de l'énergie, ce qui peut limiter sa capacité à soutenir pleinement son développement économique. D’ailleurs, de nombreuses opportunités sont à saisir dans ce domaine. Le Vietnam fait donc face à ces défis, mais les efforts entrepris pour les surmonter, associés à ses points forts, contribuent à renforcer son attractivité et sa compétitivité sur la scène économique mondiale.


Le secteur bancaire

Le secteur bancaire vietnamien affiche une dynamique positive dans sa gouvernance, avec la plupart des banques vietnamiennes appliquant presque intégralement les normes internationales de Bale II, et certaines d'entre elles évoluant déjà vers les normes de Bale III (Les accords de Bale III mettent en place des coussins de fonds propres, notamment contracycliques, afin que les banques accumulent des réserves lorsque l'économie va bien, et puissent y puiser lorsque le cycle économique chute.) Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans la recapitalisation des banques locales, il reste encore des améliorations à apporter pour atteindre les normes internationales. Les banques vietnamiennes se distinguent également par leur avancée dans la digitalisation de leurs services. Elles ont adopté des technologies innovantes pour offrir des services bancaires en ligne et mobiles, ce qui facilite l'accès aux services financiers et renforce leur compétitivité. La présence de nombreuses banques étrangères au Vietnam, sous forme de filiales ou de succursales, témoigne d'une confiance forte dans le système bancaire vietnamien. Cela favorise les échanges internationaux et renforce l'intégration du Vietnam dans l'économie mondiale. En ce qui concerne la monnaie vietnamienne, le Dong, bien qu'elle ne soit pas convertible, elle est gérée de manière très conservatrice, ce qui contribue à maintenir la stabilité financière du pays. Les échanges entre la France et le Vietnam connaissent une activité croissante, mais présentent un déficit commercial nettement marqué, estimé à environ 4,3 milliards d'euros pour la France. Cela met en évidence les opportunités et les défis liés au renforcement des relations économiques entre les deux pays. Dans l'ensemble, le système financier vietnamien évolue dans une direction positive, avec des efforts visibles dans la gouvernance des banques, la digitalisation des services et l'intégration internationale.


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